புதன், 25 மார்ச், 2009

Les Tamouls victimes d’une holocauste au Sri Lanka

Les Tamouls victimes d’une holocauste au Sri Lanka

Source: http://www.hns-info.net/spip.php?article17882 mardi 24 mars 2009, par Th92110

L’article 2 de la Convention sur la Prévention et la Répression du Crime de Génocide, rédigée en 1948 définit le génocide comme :« Tout acte commis avec l’intention de détruire, totalement ou partiellement, un groupe national, ethnique, racial ou religieux, comme : le meurtre de membres du groupe, l’atteinte à l’intégrité physique ou mentale de membres du groupe, la soumission intentionnelle du groupe à des conditions d’existence visant à entraîner sa destruction physique totale ou partielle, l’imposition de mesures visant à empêcher les naissances au sein du groupe,… le transfert forcé d’enfants du groupe dans un autre groupe. »Dans une récente déclaration, le président du Sri Lanka Mahinda Rajapaske affirmait sur un ton jubilatoire : « Cette victoire peut être reliée à l’histoire qui a été écrite dans "Mahawamsa" (mythe cinghalais racontant l’histoire des Cinghalais au Sri Lanka) et à la victoire d’un roi cinghalais, Thudakaimunu, contre le roi tamoul Ellalan. »Son frère, Ministre de la Défense, a déclaré à ses forces armées : « Les jeunes filles tamoules qui arrivent dans les zones de sécurité, puis dans les camps, sont un festin pour vous, et les jeunes hommes peuvent être utilisés pour rendre rouge l’océan indien. »Et par-dessus tout, le commandant de l’armée Sarath Foneseka a déclaré que « le Sri Lanka appartient aux Cinghalais et la minorité tamoule (les Tamouls ont été déclarés comme minoritaires durant la période coloniale de l’empire britannique) ou d’autres minorités peuvent vivre dans ce pays sans prétendre à aucun droit. »Le même genre de commentaires ne peut être retrouvé que durant la Seconde Guerre Mondiale, lorsqu’en 1933, Adolf Hitler avait été démocratiquement élu et a commencé la destruction de la communauté juive, qui était très bien établie en Allemagne à cette époque, par l’assassinat d’intellectuels, de journalistes et la destruction des livres et synagogues et des bibliothèques. Lorsque vous passez en revue l’histoire du Sri Lanka, vous retrouvez le même type d’incidents et notamment l’incendie de la bibliothèque publique de Jaffna, qui rassemblait plus de 96.000 livres (l’une des plus célèbres bibliothèques dans le Sud et le Sud-est de l’Asie à cette époque) et qui contenait l’ histoire tamoule très ancienne, écrite sur des feuilles de noix de coco ou de Palmyrah ainsi que d’autres livres.Le poète juif allemand, Heinrich Heine, avait dit à l’époque « Là où les livres sont brûlés, les être humains sont destinés à être brûlés aussi ».La vie était quasiment retournée à la normale depuis le cessez-le-feu de 2002. Mais le gouvernement du Sri Lanka a décidé de rompre le cessez-le-feu en 2008, ce qui a été critiqué par la communauté internationale, qui a rejeté la possibilité d’une solution militaire à ce conflit ethnique. Il avait alors été reconnu que la rupture du cessez-le-feu pourrait intensifier le conflit et mettre en péril la vie de Tamouls innocents.Les attaques récentes menées par le gouvernement du Sri Lanka s’inscrivent dans une campagne plus longue menée contre le peuple tamoul. Elle a pour objectif de détruire la lutte des Tamouls pour l’autodétermination et traduit la volonté du gouvernement d’éradiquer la culture et l’identité tamoules. Les Tamouls luttent pour l’autodétermination depuis plus de 3 décennies. Leurs revendications consistent à pouvoir vivre dans la paix et la justice dans leur pays d’origine : l’Eelam Tamoul, dans le nord du Sri Lanka.Le gouvernement du Sri Lanka a systématiquement tenté de détruire la culture et l’identité tamoules. En 1956, la loi « les Cinghalais Seulement » a été adoptée, ce qui a entraîné pour les Tamouls la fin de possibilités d’embauches dans le gouvernement.En 1973, la Loi de Normalisation visait à accroître la représentation des étudiants cinghalais dans les universités, en fixant des quotas pour les étudiants tamouls. Les étudiants tamouls devaient obtenir une moyenne plus élevée que les étudiants cinghalais pour être admis à l’université. Le gouvernement sri lankais a également modifié la constitution pour y déclarer explicitement le bouddhisme comme la religion nationale, ce qui a conduit à faire du Sri Lanka une nation cinghalaise.Les Tamouls ont résisté à ces actes de discrimination à travers des manifestations de paix et des grèves de la faim, organisées par les étudiants tamouls activistes outragés par l’oppression de leur peuple par l’Etat Cinghalais. En 1977, le Front Uni de Libération Tamoule (TULF, Tamil United Libération Front) a participé aux élections nationales, en appelant à un état distinct pour les Tamouls. Ils gagnèrent des sièges dans toutes les régions tamoules. Mais le gouvernement refusa de reconnaître ces résultats.Les évènements de Juillet 1983 ont marqué l’ensemble de la population tamoule dans le monde. Entre le 24 et le 29 juillet 1983, les Tamouls ont été systématiquement la cible de violence à Colombo et dans de nombreuses autres parties du Sri Lanka. Des Tamouls ont été tués et brûlés vivants. Leurs maisons ont été incendiées, alors que le gouvernement Sri Lankais ne faisait que regarder et encourageait les pogroms anti-Tamouls. Ces terribles évènements sont restés sous le nom de « Juillet Noir » (Black July).A cette époque, les Tamouls, qui craignaient les persécutions, ont commencé à fuir le pays pour rejoindre des pays occidentaux. Les Tamouls ont trouvé refuge dans des zones comme le Canada, l’Europe, l’Australie et les États-Unis.Le déroulement des évènements durant le Juillet Noir illustre l’implication du gouvernement sri-lankais dans des actes de génocides contre les Tamouls.Le 2 janvier 2008, le gouvernement sri-lankais s’est retiré unilatéralement de l’accord de cessez-le-feu qui était en vigueur depuis février 2002. Cela a mis fin à l’espoir d’un accord négocié pacifiquement pour mettre fin à cette longue guerre civile. Aujourd’hui, une tragédie silencieuse se déroule au Sri Lanka. Depuis le cessez-le-feu de 2002, plus de 3 500 civils tamouls ont été tués ou ont disparu. D’innombrables autres civils ont été blessés. Aussi, l’abrogation du cessez-le-feu a également conduit à des atrocités qu’on ne pouvait imaginer par le passé.Au cours des dernières semaines, le gouvernement du Sri Lanka s’est engagé dans une guerre brutale contre les Tamouls au Sri Lanka. Des attaques quotidiennes d’artillerie et aériennes ont aggravé une situation déjà très difficile à laquelle sont confrontés les civils tamouls. À la mi-janvier, en une seule journée, plus de 300 personnes ont été tuées et plus de 1000 ont été blessées. Au début du mois de février, 150 personnes ont également été tuées en une seule journée et les blessés sont restés sans soins médicaux. La situation est devenue catastrophique.Il y a un exode massif de personnes qui tentent de fuir, mais l’armée sri-lankaise continue de bombarder ces civils qui fuient. Un militant présent sur le terrain a indiqué que des avions de surveillance de l’armée de l’air sri-lankaise survolent toujours en boucle la région et fournissent les coordonnées aux soldats de l’armée de terre pour que ces derniers réalisent des tirs d’artillerie sur les civils. Il y a des cadavres partout.Malheureusement, la communauté internationale ne fait que très peu de chose pour arrêter le gouvernement sri-lankais dans son entreprise de génocide du peuple tamoul.Le gouvernement sri-lankais a bombardé des hôpitaux et des orphelinats dans des « zones de sécurité ». Un orphelinat qui a été attaqué par l’armée sri-lankaise abritait des dizaines d’enfants tamouls qui étaient des malvoyants et des malentendants. Selon le Comité International de la Croix-Rouge (CICR), « dans la région de Vanni dans le nord du Sri Lanka, des centaines de personnes ont été tuées et le nombre de blessés est accablant, les installations médicales sont mal équipées et insuffisantes ». Les hôpitaux et les ambulances ont été touchés par les bombardements, et plusieurs travailleurs humanitaires ont été blessés durant l’évacuation des blessés.« La violence empêche le CICR d’intervenir dans cette région » a indiqué Jacques de Maio, chef des opérations du CICR pour l’Asie du Sud à Genève.Le gouvernement sri-lankais a récemment annoncé que 200 000 Tamouls déplacés seront installés dans ce qu’il appelle des « villages de bien être » qui seront entourés par des fils barbelés. Pour la communauté tamoule, cela ressemble à des camps de concentration pour les Tamouls.Plus d’un demi-million de civils tamouls ont été déplacés, et n’ont pas accès à un abri, à l’eau potable, à la nourriture, ou à l’aide médicale. Les travailleurs de l’aide internationale ont exprimé leur préoccupation pour le sort de ces civils, qui sont coupés de toutes les nécessités de base.Beaucoup de ces civils ont été déplacés au début du conflit, puis depuis le tsunami de 2004. Malheureusement, l’aide suite au tsunami n’a jamais atteint les régions tamoules, alors qu’elles ont été pourtant les plus touchées. Le gouvernement sri-lankais a fait usage de cette aide pour sa guerre contre les Tamouls.À la suite de la récente agression militaire, les organisations humanitaires estiment que plus de 500 000 innocents civils tamouls ont été déplacés à l’intérieur de la région de Vanni dans le nord de Sri Lanka. Plusieurs grandes organisations humanitaires et ONG ont décrit la situation comme un étant un « cauchemar humanitaire ».En règle générale, les personnes les plus vulnérables d’une société sont les enfants. Au Sri Lanka, les enfants tamouls continuent de souffrir à cause des opérations militaires de l’armée sri-lankaise. La guerre a tout arrêté, y compris l’éducation des enfants. Plus de 61 000 enfants tamouls sont concernés.Le gouvernement a mis en œuvre une stratégie de génocide par le biais de l’expulsion des ONG, l’embargo sur les denrées alimentaires, les médicaments, le carburant, et d’autres produits essentiels, et par l’interdiction de l’accès des médias aux zones où se déroule le génocide.Une humanitaire étrangère a indiqué que « le gouvernement veut contrôler le nombre de personnes qui se rendent dans les zones sensibles (de conflit), en raison de la publication d’articles en sa défaveur dans les médias occidentaux ». Elle a ajouté : « Nous prenons soins de ne pas critiquer le gouvernement. Il y a une sorte de censure subtile. Nous faisons attention à ce que nous disons, car nos visas pourraient être annulés ».Avec l’absence des travailleurs humanitaires et d’ONG, le gouvernement du Sri Lanka a lancé un assaut sur les Tamouls. Pour aggraver les choses, il a refusé l’assistance d’autres pays pour communiquer les informations sur ce conflit.Le gouvernement du Sri Lanka a commis tous les actes qui sont identifiés comme des actes de génocide contre le peuple Tamoul. La communauté tamoule fait tout son possible pour arrêter ce génocide et pour éviter qu’un autre Rwanda ne se produise. Il est maintenant très clair que le gouvernement du Sri Lanka a un objectif en tête : réduire à néant tous les Tamouls du Sri Lanka, une fois pour toute.Il continue de prétendre qu’il a détruit les Tigres Tamouls, mais ce n’est pas la fin d’un conflit qui dure depuis trois décennies. Les Tamouls demandent leur droit à l’auto-détermination depuis bien avant l’existence des Tigres Tamouls, et ils continueront à le faire.En revanche, les rebelles ont toujours affirmé qu’ils sont en faveur d’un cessez-le-feu et pour des pourparlers de paix, et ils saluent la proposition d’une médiation par le gouvernement britannique, qui a été rejetée par le gouvernement du Sri Lanka. Avec la toute récente proposition des Tigres tamouls d’un cessez-le-feu et la demande à la communauté internationale de rendre ce cessez-le-feu effectif et de mettre la priorité sur une solution politique plutôt que de demander au LTTE (Liberation Tigers of Tamil Eelam) de déposer les armes, le responsable politique des Tigres de Libération de l’Eelam Tamoul, M. B. Nadesan, a lancé dimanche un appel aux co-présidents de la conférence de Tokyo [Japon, Norvège et Union européenne] en leur indiquant que « lorsqu’une solution politique pérenne sera trouvée pour le peuple Tamoul, avec l’appui et la garantie de la communauté internationale, la situation fera que le LTTE n’aura plus besoin d’armes ».« Les LTTE ont précédemment pris part à de nombreux efforts de paix. Personne n’avait alors demandé à ce que les LTTE déposent les armes » a indiqué M. B. Nadesan dans sa lettre. Attendre du LTTE de déposer les armes sans proposer une solution politique consiste à déconsidérer la lutte des hommes pour la liberté et à encourager le génocide, a-t-il ajouté. Ils ont aussi indiqué dans la lettre envoyée aux co-présidents de la conférence de Tokyo [Japon, Norvège et Union européenne] que « le monde doit comprendre que les appels aux LTTE demandant de déposer les armes et de capituler ne vont pas permettre de résoudre le conflit » a écrit M. Nadesan.La lettre a été adressée à Barack Obama, président des Etats-Unis d’Amérique, à José Manuel Barroso, président de la Commission Européenne, à Ban Ki-Moon, secrétaire général de l’ONU, au Conseil de Sécurité de l’ONU, à Jens Stoltenberg, Premier Ministre de la Norvège et à Taro Aso, Premier Ministre du Japon.Le texte complet de cette lettre se trouve ci-dessous :Le 22 février 2009,Explication et transmission à la Communauté Internationale de la position des Tamouls.« En tant que représentants politique du peuple Tamoul, qui est confronté quotidiennement aux dangers du génocide, nous souhaitons transmettre à la communauté internationale quelques informations.Avant d’exprimer notre vision sur la partialité des messages que la Communauté Internationale souhaite véhiculer aux deux parties (Gouvernement du Sri Lanka – Tigres de la Libération de l’Eelam Tamoul), nous tenons à préciser quelques faits historiques au sujet de notre combat pour la liberté.Le peuple Tamoul est une nation de l’île de Sri Lanka. La partie contigüe du nord-est de l’île est la patrie d’origine du peuple tamoul. Depuis plus de cinquante ans, les gouvernements sri-lankais ont tenté de supprimer et d’opprimer cette communauté ethnique qui a des droits à la reconnaissance de statut de nation et à l’autodétermination. En menant cette entreprise, ils ont confisqué leurs terres et ont commis des attaques de génocide sur cette communauté.Les atrocités commises par le gouvernement du Sri Lanka sur le peuple Tamoul, qu’il affirme être son propre peuple, constituent un réel terrorisme d’Etat.La communauté tamoule lutte contre ce terrorisme d’Etat depuis plus de cinquante ans.Au début, pendant presque 25 ans, cette lutte qui avait pour objectif d’aboutir à l’autodétermination, était non violente.Cette lutte non violente, acceptée par le monde entier comme un moyen légitime de mener des combats, a été réprimée dans le sang par les gouvernements du Sri Lanka, par ses forces armées qui étaient composées uniquement de jeunes soldats de l’ethnie cinghalaise.Dans le même temps, sous le prétexte d’émeutes ethniques, de nombreux actes de génocide ont été commis contre le peuple tamoul avec l’appui des gouvernements du Sri Lanka. Avec l’aide de l’État, des Cinghalais se sont installés sur des terres appartenant à des Tamouls. Les Tamouls ont été également victimes de discriminations dans les domaines de l’éducation, de l’emploi et dans le développement économique.Le conflit ethnique cinghalais-tamoul a été encore aggravé par ces mesures oppressives. Comme les revendications non-violentes des Tamouls étaient devenues inefficaces dans le contexte de violence de l’Etat sri-lankais, ce contexte extérieur a poussé les Tamouls à recourir aux armes pour leur lutte. Cela a donné naissance au LTTE qui a pris le commandement de cette lutte armée.C’est le peuple Tamoul et non le LTTE, qui choisit l’objectif politique du peuple tamoul. Lors du vote au Parlement de 1977, le peuple Tamoul, par le biais de leur droit de vote, a annoncé au monde entier son objectif politique. Le peuple tamoul a voté pour une décision commune des partis politiques tamouls pour établir un Etat indépendant au nord et à l’est de l’île, qui constitue la patrie traditionnelle des Tamouls.Le LTTE a repris l’engagement national de rétablir la démocratie pour le peuple tamoul.La lutte pour la liberté du peuple tamoul a acquis une notoriété au niveau mondial en raison des exploits militaires menés au cours des trente dernières années. Il a obtenu ces succès grâce au dévouement suprême que l’on pouvait attendre de combattants de la liberté.Chaque fois que le LTTE dominait militairement la situation, le parti au pouvoir sri-lankais, prétendant chercher une solution politique, a proposé des pourparlers de paix. Mais après avoir trouvé le temps de renforcer ses forces armées, le parti au pouvoir sri-lankais rompait les pourparlers de paix et créait de nouveau une situation de guerre.Les gouvernements sri-lankais ont mis en scène cette tromperie du monde et du peuple tamoul à partir des premiers pourparlers, après le début de la lutte armée à Thimbu en 1985, jusqu’aux accords de cessez-le-feu de 2002, et pendant les cinq années suivantes de pourparlers de paix sous l’égide de la Norvège.Avec l’assistance de la Norvège et le soutien des pays donateurs, trois importants accords ont été signés entre le gouvernement sri-lankais et le LTTE. Les gouvernements sri-lankais ont rejeté tous les trois accords, l’accord de cessez-le-feu de 2002, la structure de gestion des opérations, suite au tsunami (P-TOMS, Post-Tsunami Operations Management Structure), et le Secrétariat pour la réhabilitation immédiate et humanitaire du Nord-Est pour le développement du Nord-Est, et ont porté le dernier coup fatal à la paix.Le monde sait à quel point le gouvernement sri-lankais ignore les multiples appels de la communauté internationale à ne pas rechercher une solution par le biais de la guerre, mais de rechercher plutôt une solution politique par le biais de négociations.Personne, à part le LTTE, n’avait correctement identifié la nature de la position de l’Etat sri-lankais sur le conflit ethnique entre Cinghalais et Tamouls. Le LTTE affirme depuis bien longtemps que les gouvernements du Sri Lanka ont toujours cherché une solution militaire au conflit et qu’ils n’accepteront jamais de trouver une solution politique.Le gouvernement sri-lankais a présenté sa position contre une solution politique et en faveur d’une solution militaire sous une forme de nature à plaire à la communauté internationale : la guerre contre le terrorisme.De la même façon qu’il a étiqueté le combat des Tamouls pour leur liberté en terrorisme, il a utilisé le motif de "raisons de sécurité" pour expulser des organismes humanitaires et des journalistes. Si un diplomate occidental ou un journaliste ose dire que les forces armées cinghalaises violent les droits des civils tamouls, ils sont immédiatement classés dans la catégorie des « Tigres Blancs » ou des terroristes.Les peuples du monde entier observent la tolérance accordée aux atrocités de l’Etat sri-lankais, à cause de son statut « d’Etat » et le rejet de la lutte du LTTE, car celui-ci n’a pas le statut « d’Etat ».Du gouvernement d’Hitler au gouvernement du Rwanda et au gouvernement du Soudan, il s’agit bien de gouvernements qui ont commis des génocides. Le gouvernement sri-lankais est également en train de commettre de nombreux actes de génocide contre les Tamouls. L’histoire du génocide, qui a commencé en 1956, s’étend aujourd’hui. Plus de 200 000 personnes ont déjà été tuées dans ce génocide depuis 1956.Même si la communauté internationale hésite à soutenir les aspirations politiques du peuple tamoul pour un État indépendant, elle doit à présent réexaminer notre argumentation selon laquelle un état indépendance est la seule solution permanente au conflit entre Cinghalais et Tamouls. Le peuple tamoul est frustré et abattu par de longues années de massacres par les forces armées cinghalaises et par l’Etat cinghalais.La confiance du peuple tamoul dans la possibilité de vivre ensemble a été détruite par les pertes importantes qu’il a subi, par d’innombrables misères et par des souvenirs qui hantent. Ces éléments ne permettront jamais de mener une vie paisible d’égalité entre les Cinghalais et les Tamouls au sein du Sri Lanka.Il s’agit de la réalité ethno-politique de cette île. A l’heure actuelle, des actes brutaux sont commis dans le Vanni, renforçant ainsi cette réalité ethno-politique.Des armes d’artillerie et des lances roquettes multitubes, qui sont habituellement utilisés par les combattants les uns contre les autres en temps de guerre, sont ici utilisés par les forces armées sri-lankaises contre les civils tamouls et leurs camps pour personnes déplacées. Les femmes, les enfants et les personnes âgées sont tuées, mutilées ou blessées par milliers dans ces attaques.Durant ces dernières semaines, de 50 à 100 civils tamouls sont tués quotidiennement par de tels types d’attaques des forces armées du Sri Lanka. Plus de 2 000 civils ont déjà été tués et plus de 5 000 ont été blessés. La douleur est grande de voir que le monde garde le silence sur cette immense souffrance humaine, comme s’il s’amusait de voir ce qui se passe.Les Tamouls de l’Eelam Tamoul sont confrontés au pire génocide du 21ème siècle.Dans cette situation, le LTTE est prêt à accepter les appels à un cessez-le-feu émis par la communauté internationale, avec la ferme intention de mettre fin à la souffrance humaine. Le LTTE désire que ces efforts pour le cessez-le-feu aboutissent à des négociations de paix dans le but de trouver une solution politique à ce conflit ethnique.Le monde doit comprendre que les appels lancés au LTTE pour déposer les armes et se rendre n’est pas de nature à résoudre le conflit.La réalité politique, c’est que les armes du LTTE constituent des boucliers de protection pour la population tamoule et des instruments pour leur libération politique.Le LTTE a pris part à de nombreux efforts de paix sans qu’il ait été exigé de déposer les armes.La protection du peuple tamoul dépend des armes du LTTE. Lorsqu’une solution politique pérenne sera mise en place pour le peuple tamoul avec le soutien et la garantie de la communauté internationale, il ne sera plus nécessaire pour le LTTE de garder ses armes.Alors que le peuple tamoul est confronté à un horrible génocide et en l’absence de tout effort visant à trouver une solution politique, s’attendre à ce que le LTTE dépose les armes consiste à déconsidérer les luttes centenaires des hommes pour la défense de la liberté. Et cela apparaît également comme un signe d’encouragement envers le gouvernement du Sri Lanka à poursuivre sa guerre génocidaire.Par conséquent, le LTTE exhorte la communauté internationale à agir pour arrêter les attaques génocidaires sur le peuple tamoul au lieu de demander aux LTTE de déposer les armes. La communauté internationale devrait exercer davantage de pression sur le gouvernement du Sri Lanka afin de rechercher une solution politique et non une solution militaire au conflit ethnique.La communauté internationale doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour faire aboutir un cessez-le-feu, de sorte que la misère des Tamouls au Vanni prenne fin, qu’ils soient protégés et que de la nourriture et les médicaments nécessaires leur soient fournis.Nous tenons également à informer la communauté internationale que nous sommes prêts à discuter, à coopérer et à travailler ensemble dans tous les efforts pour établir immédiatement un cessez-le-feu et pour œuvrer à l’élaboration d’une solution politique. L’Inde semble avoir sa part dans ce génocide : nous avons le sentiment que cette guerre a été reprise par certains fonctionnaires à New Delhi comme une guerre entre les "Arynaism" et "Dravada". Au cours de la période où Mme Indira Gandhi était Premier Ministre, la domination des bureaucrates était moindre qu’elle ne l’est actuellement. En effet, en tant que Premier Ministre, elle a soutenu la liberté des peuples, ce qui s’est traduit par la création de l’Etat du Bengladesh, par des relations approfondies avec le Népal et par la formation et l’armement en Inde des militants tamouls du Sri Lanka. Mais après son assassinat, la domination des bureaucrates s’est montrée plus forte dans les politiques du gouvernement central de l’Inde, ce qui s’est conclu par un tournant dans la politique étrangère de l’Inde.Le jeune Rajiv Gandhi, qui était novice en politique, a pris le contrôle de ces bureaucrates, ce qui a été poursuivi par sa femme d’origine italienne Sonia Gandhi et des Premiers Ministres tels que Manmohan Singh. Même s’ils sont soutenus par Karunanidhi, des politiciens tamouls ont vendu l’intégrité des droits des Tamouls qui sont des « Dravidiens » aux « Aryans » du nord de l’Inde, pour protéger leurs familles politiques dans le sud de l’Inde et l’intérêt de tous les membres de sa famille. La question se pose de savoir comment ils ont fait pour trouver l’argent qui leur permet d’être l’une des plus riches familles d’Inde, et de posséder des chaînes de télévision telles que SUN TV et KALAIGAR TV, avec leurs fils Stalin et Alagiri qui sont considérés comme des truands. La part de l’Inde dans le génocide des Tamouls a consisté à mettre fin aux droits politiques des Tamouls au Sri Lanka, comme elle l’avait fait pour les Tamouls du sud de l’Inde il y a quelques années. Aujourd’hui, les Tamouls dans le monde, révoltés par ces politiques, sont dans les rues pour réclamer une vraie démocratie pour tout le peuple et pour mettre un terme à l’une des politiques les plus obscènes de ce monde.La diaspora tamoule, pour arrêter cette guerre génocidaire et pour apporter une solution politique pour les Tamouls, est devenue la voix des Tamouls sans voix du Sri Lanka. Les Tamouls de Jaffna vivent dans une prison à ciel ouvert entourée par de grandes zones de sécurité et 500 000 personnes sont contrôlées par 40 000 soldats armés. Dans l’Est, ces Tamouls sont contrôlés par une force paramilitaire, dans le Sud, les Tamouls sont des sans droits, des citoyens sans voix, dans le Vanni, les Tamouls vivent par roulement dans des bunkers qu’ils ont fabriqués, et à Vavuniya, ils vivent dans des camps de concentration. Près de 2 millions de Tamouls de la diaspora sri-lankaise ont ainsi été rejoints par les 70 millions de Tamouls du sud de l’Inde et par tous les Tamouls vivants dans le monde entier comprenant notamment le peuple de l’Afrique du Sud, particulièrement dans la province de Kwazulu-Natal, le plus grand groupe ethnique de l’Afrique du Sud qui a également condamné le génocide des Tamouls.Partout dans le monde, les Tamouls se sont engagés dans des manifestations pacifiques au nom de leurs frères et sœurs restés au Sri Lanka. Des dizaines de milliers de personnes se sont mobilisées, en Inde, en Malaisie, à Singapour, à l’Ile Maurice, en Nouvelle-Zélande, en Finlande, en Islande, en Suède, au Norvège, en Autriche, en Australie, en Afrique du Sud, en Grande-Bretagne, en France, en Allemagne, en Suisse, en Italie, et dans d’autres pays européens, aux États-Unis et au Canada, pour demander la paix et la justice pour les Tamouls au Sri Lanka.La population tamoule de l’Inde atteint 70 millions de personnes, principalement dans l’Etat du Tamil Nadu. Au cours des dernières semaines, les étudiants tamouls de l’Inde ont abandonné le chemin de l’université, se sont engagés dans des grèves de la faim, et ont organisé des protestations de masse. Des écoles et des universités ont dû être fermées.Il y a également eu des soulèvements massifs impliquant des syndicats et des partis politiques, rassemblant des millions de personnes. Les manifestants exigent que le gouvernement central indien cesse de fournir des renseignements militaires, des armes et d’autres formes d’assistance au gouvernement du Sri Lanka.A Jaffna, des dizaines de milliers d’étudiants ont également abandonné l’université et se sont engagés dans des grèves de la faim pour leurs frères et sœurs dans le Vanni, malgré les assassinats et les disparitions des militants dans la région de Jaffna.En Europe, des dizaines de milliers de personnes ont rejoint les manifestations pacifiques. A Londres, plus de 100 000 personnes ont manifesté. En réponse, le gouvernement britannique s’est engagé à nommer un émissaire spécial, mais le gouvernement sri-lankais a rejeté cette proposition.À Toronto, plus de 85 000 Tamouls ont formé une chaîne humaine dans le centre-ville, le 30 janvier dernier, provoquant la tenue d’un débat en urgence au Parlement la semaine suivante. Les dirigeants politiques ont évoqué à la Chambre des Communes la crise humanitaire et le génocide des Tamouls.Et partout au Canada, les organisations tamoules et les membres de la communauté se sont joints aux rassemblements et aux veillées pour exhorter le gouvernement canadien d’intervenir. Certaines de ces manifestations ont été organisées par un mouvement pacifique plus large, comprenant le Toronto Coalition to Stop the War et le Canadian Peace Alliance.Les étudiants tamouls ont tenu 24 jours de « Jeûnes pour l’Humanité » sur les campus à travers le Canada, et ont organisé une tournée pédagogique dans toute la ville d’Ontario pour expliquer l’opposition au génocide des Tamouls au Sri Lanka. Les militants tamouls ont aussi rencontré les membres du Parlement canadien et les ONG.En Europe et dans le monde entier, le 4 février, le jour de l’indépendance du Sri Lanka, est considéré par les Tamouls comme un Jour Noir pour l’indépendance, c’est un jour que les Tamouls n’ont jamais accepté ou célébré. Dans ce monde démocratique, nous ne comprenons pas pourquoi et de quelle manière on souhaite que les Tamouls acceptent un pays qu’ils ont toujours refusé.Il y a 60 ans de crimes d’Etat non résolus au Sri Lanka : des tombes humaines de Chemani (Jaffna), des tombes humaines de Batticoloa et dans d’autres parties des régions tamoules, les assassinats de journalistes, les assassinats d’intellectuels tamouls, les assassinats de prêtres tamouls, les assassinats de députés tamouls, mais aussi d’étudiants tamouls à Trincomolee et des employés tamouls des ONG (Action Contre la Faim, 17 employés tués), et la liste est longue. Tous ces crimes d’Etat du Sri Lanka sont couverts par les pouvoirs internationaux au nom de la souveraineté alors que des apatrides sont tués, des générations de vies sont volées, et la lutte des peuples pour leur autodétermination est mise sur la liste du terrorisme.Qui protège qui et pourquoi ? Et qui est protégé pour sacrifier les droits d’une nation ? C’est la question que se posent les Tamouls.La diaspora est plus que jamais très unie, et comprend que la politique mondiale s’oppose aux droits des personnes, et leur soutien au LTTE est plus fort que jamais, et il semble qu’ils ne le laisseront pas tomber face au crime organisé international.Dans ce monde moderne, les droits démocratiques d’une nation sont bafoués et on ferme les yeux sur un génocide, un autre holocauste, qui est en train de se produire.